samedi 28 avril 2012

Guinée-Bissau : Les fausses concessions de la junte à la CEDEAO

La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a libéré le président par intérim Raimondo Pereira et l’ancien Premier ministre Carlos Gomes junior, arrêtés lors du coup d’Etat du 12 avril dernier à Bissau.

Leur libération fait suite à la décision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de déployer une force en Guinée-Bissau et de prendre des sanctions contre  les putschistes si le pouvoir n’est pas transféré aux civils.
Selon des sources concordantes, les dirigeants libérés ont pris place, ce vendredi 27 avril, à bord d’un avion à destination d’Abidjan.

Le porte-parole de la junte, Daha bana Na Walna,  a indiqué lors d’une conférence que le Commandement militaire a accepté le déploiement des 600 hommes du contingent à Bissau et de rendre le pouvoir. Il a d’autre part affirmé que la transition va durer un an et qu’un gouvernement d’union nationale va être formé conformément  à l’accord conclu avec le forum des partis politiques de  l’opposition.

Une équipe d’experts mandatée par la CEDEAO, s’est entretenue, ce samedi 28 avril des conditions techniques du déploiement de la force. L’arrivée de ce contingent consacre le départ des 650 soldats angolais dont la présence à Bissau, depuis 2011,  fortement contestée par l’armée, avait officiellement motivé le coup d’Etat.
Malgré ces concessions, la junte semble manœuvrer. En expulsant du pays Pereira et Gomes junior, elle se débarrasse de ses pires ennemis. Elle ferait ainsi mine de céder aux injonctions de la CEDEAO tout en gagnant du temps et en ne cédant pas sur l’essentiel qui est d’empêcher l’accession au pouvoir de Gomes junior assuré de remporter le second tour de la présidentielle.

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