lundi 30 avril 2012

Guinée-Bissau : La junte se raidit


La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est engagée à frapper de sanctions la junte au pouvoir, depuis le 12 avril, à la suite de l’échec des négociations qui ont eu lieu le 29 avril  à Banjul, en Gambie.

La CEDEAO entend rester ferme à l’égard de la junte militaire. Elle a déclaré, dans un communiqué rendu public le 30 avril, qu’après douze heures de négociations, la délégation de la junte a rejeté la décision de l’organisation régionale de faire conduire la transition par Raimundo Pereira (l’ancien président par intérim). La junte a également refusé l’organisation d’élection dans les six mois comme  le demande la CEDEAO.

Pourtant, à la suite de l’ultimatum de 72 heures décrété par la CEDEAO, lors du sommet extraordinaire d’Abidjan, les putschistes avaient accepté une transition de 12 mois et une force militaire de la CEDEAO d’environ 600 hommes en remplacement des 600 soldats angolais.

Le sommet des chefs d’Etat du groupe de contact prévu  le jeudi 3 mai à Banjul, devrait édifier l’opinion sur la nature des décisions, à prendre par la CEDEAO, pour pousser la junte vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

RDC : Constitution d’un gouvernement réduit


Le président Joseph Kabila a finalement nommé, le 28 avril dernier,  son gouvernement  composé d’une équipe resserrée et peu politique.

La nouvelle équipe du Premier ministre Mataya Ponyo compte trente six membres (deux vice-Premiers ministres, vingt-cinq ministres, un ministre délégué et huit vice-ministres) contre quarante six dans le précédent  gouvernement.

La présence des poids lourds de la politique congolaise est très limitée dans cet exécutif. Un professeur d’économie, directeur de cabinet adjoint  du Premier ministre sortant, hérite  du Budget avec rang de vice-Premier ministre, tout comme le ministre de la Défense peu connu.
Le Premier ministre garde la main sur les Finances avec un ministre délégué  Patrice Kitebi, membre de son cabinet dans le précédent gouvernement.

Six ministres sortant gardent ou occupent  un nouveau portefeuille.

Plusieurs ministères ont été fusionnés : Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et PME, Infrastructures et Aménagement du territoire/urbanisme/habitat, Médias et Relation avec le Parlement.

Les femmes occupent cinq postes (ministre ou vice-ministre) dont celui de la Justice et des Droits humains, qui revient à l’avocate Wivine Moumba Matipa.

Le nouveau gouvernement va devoir répondre à une forte demande sociale  dans un pays très doté en richesses naturelles, mais aux infrastructures délabrées.

Guinée-Bissau : Mini-sommet de la CEDEAO le 3 mai à Dakar



 DAKAR - Six chefs d'Etat ouest-africains se réuniront, le jeudi 3 mai prochain, à Dakar, pour un "mini-sommet" consacré à la situation en Guinée-Bissau, où doit être déployée une force militaire régionale après le coup d'Etat du 12 avril, apprend  t on de source officielle dans la capitale sénégalaise. Le "groupe de contact", formé lors du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) du 26 avril dernier à Abidjan, est composé des présidents du Nigeria Goodluck Jonathan du Nigéria, Yahya Jammeh de Gambie, Faure Gnassingbé du Togo, Jorge Carlos Fonseca du Cap vert,  Alpha Condé de la Guinée Conakry et du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, précise un communiqué du conseil des ministres sénégalais, publié vendredi soir.
La junte qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau, le 12 avril dernier,  a finalement accepté vendredi les exigences de la CEDEAO sur l'instauration d'une transition de douze mois et l'envoi d'une force militaire régionale. Les dirigeants incarcérés ont été libérés. Le président intérimaire renversé Raimundo Pereira et l'ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, arrêtés au moment du putsch et détenus depuis,  sont arrivés dans la soirée à Abidjan.
 Une équipe "technique" de la CEDEAO était  attendue samedi à Bissau "pour mettre la dernière main aux modalités pratiques du déploiement de la force régionale", a indiqué le porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Daba Na Walna.



dimanche 29 avril 2012

Mali : Le capitaine Sanogo défie ouvertement la CEDEAO.


La réaction du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) n’a pas tardé ! Par la voix de son chef, le capitaine Amadou Sanogo, il a clairement rejeté, samedi tard dans la nuit, les principales décisions du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) relatives à la poursuite de la transition pour une période d’un an, sous la conduite du président intérimaire Dioncounda Traoré, et l’envoi d’une force de stabilisation de 3.000 hommes. Le capitaine Sanogo a été catégorique : le mandat du président intérimaire doit impérativement prendre fin dans les quarante jours qui suivent son entrée en fonction, conformément à la Constitution malienne, (« son mandat ne durera pas un jour de plus a affirmé sur un ton très ferme le capitaine Sanogo) et la junte militaire s’oppose énergiquement à l’envoi d’une force de la CEDEAO dont le seul mandat serait de protéger la transition et les institutions. Le capitaine Sanogo subordonne l’envoi d’une telle force à l’agrément préalable du gouvernement et de l’Assemblée nationale malienne qui a été officiellement réinstallée dans ses fonctions. Le capitaine Sanogo a par ailleurs menacé de « prendre ses responsabilités ». En termes tout à fait clairs, cela signifie que les militaires maliens sont prêts à reprendre le pouvoir s’ils n’obtiennent pas satisfaction sur ces deux principaux points. Comme on peut le voir, c’est un véritable défi que le véritable homme fort du Mali lance à la CEDEAO. Il est parfaitement clair, aujourd’hui, que la junte militaire malienne n’a nullement l’intention de rentrer dans les casernes et de céder le pouvoir aux autorités civiles. Les militaires maliens n’ont jamais cache leur volonté de contrôler la transition. Cela s’est clairement exprimé dans le choix du Premier ministre Cheik Modibo Diarra et maintenant ils veulent la peau de Dioncounda Traore. La CEDEAO peut elle se plier aux exigences de la junte malienne au risque de perdre définitivement la face dans cet inquiétant bras de fer qui se dessine ?

Les émissaires de la CEDEAO ont failli être pris en otages par des soldats en colère
Selon nos sources, les émissaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolet, et son homologue Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration africaine, ont failli faire l’objet d’une prise d’otages par les militaires maliens, à la sortie de l’entretien de plus de trois heures, que venait de leur accorder le capitaine Sanogo, le dirigeant du CNRDRE qui leur a clairement signifié son refus d’accepter le maintien de Dioncounda à la tète de la transition et l’envoi d’une force de la CEDEAO. Toujours selon nos sources, les deux ministres qui se trouvaient a Kati, la garnison militaire située à une quinzaine de km de Bamako, qui est le quartier général des putschistes, ont été pris à partie par un groupe de militaires armés jusqu’aux dents et menaçants, aux cris de « A bas la CEDEAO ». Il aura fallu l’intervention personnelle du capitaine Sanogo pour que les deux ministres, qui étaient empêchés de sortir, puissent se frayer un chemin dans la foule agressive des hommes en armes pour regagner leurs véhicules et quitter le camp, sous les huées des soldats déchaînés. C’est bien la preuve que le climat s’est gravement détérioré et que la reprise des négociations prévue mercredi prochain risque d’être difficile. Les deux ministres ont d’ailleurs regagné leurs capitales respectives pour rendre compte aux chefs d’Etat.

samedi 28 avril 2012

Guinée-Bissau : Les fausses concessions de la junte à la CEDEAO

La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a libéré le président par intérim Raimondo Pereira et l’ancien Premier ministre Carlos Gomes junior, arrêtés lors du coup d’Etat du 12 avril dernier à Bissau.

Leur libération fait suite à la décision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de déployer une force en Guinée-Bissau et de prendre des sanctions contre  les putschistes si le pouvoir n’est pas transféré aux civils.
Selon des sources concordantes, les dirigeants libérés ont pris place, ce vendredi 27 avril, à bord d’un avion à destination d’Abidjan.

Le porte-parole de la junte, Daha bana Na Walna,  a indiqué lors d’une conférence que le Commandement militaire a accepté le déploiement des 600 hommes du contingent à Bissau et de rendre le pouvoir. Il a d’autre part affirmé que la transition va durer un an et qu’un gouvernement d’union nationale va être formé conformément  à l’accord conclu avec le forum des partis politiques de  l’opposition.

Une équipe d’experts mandatée par la CEDEAO, s’est entretenue, ce samedi 28 avril des conditions techniques du déploiement de la force. L’arrivée de ce contingent consacre le départ des 650 soldats angolais dont la présence à Bissau, depuis 2011,  fortement contestée par l’armée, avait officiellement motivé le coup d’Etat.
Malgré ces concessions, la junte semble manœuvrer. En expulsant du pays Pereira et Gomes junior, elle se débarrasse de ses pires ennemis. Elle ferait ainsi mine de céder aux injonctions de la CEDEAO tout en gagnant du temps et en ne cédant pas sur l’essentiel qui est d’empêcher l’accession au pouvoir de Gomes junior assuré de remporter le second tour de la présidentielle.

vendredi 27 avril 2012

Cameroun : 10 millions de dollars de bénéfices pour la SODECOTON

La Société de développement de coton (SODECOTON), une entreprise camerounaise d’Etat, a réalisé plus de 10 millions de dollars US de bénéfices pour l’exercice 2011.

La SODECOTON confirme ainsi qu’elle est l’une des meilleures sociétés cotonnières de l’Afrique. Elle est aussi le fleuron agro-industriel du Nord Cameroun, a déclaré le secrétaire général de l’entreprise, Mohamed Iya, au cours d’une conférence de presse à Yaoundé. Il a rappelé que SODECOTON a réalisé en 2010, un bénéfice de deux millions de dollars et qu’elle prévoit un profit net de plus de 14,43 millions de dollars pour 2012.

Le capital de la SODECOTON, créée en 1974, est détenu à 59% par l’Etat camerounais, 30% par la société française de coton GEOCOTON et 11% par la société mobilière d’investissement du  Cameroun. 

Troupes de la CEDEAO au Mali et en Guinée Bissau

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé lors de son sommet extraordinaire, à Abidjan, l’envoi d’une force régionale au Mali et en Guinée-Bissau pour sécuriser le processus de transition dans ces pays. Elle s’est d’autre part  prononcée  pour une transition politique de douze mois au Mali.

Les troupes militaires au Mali, placées sous le commandement du colonel-major burkinabé, Barro Gnibanga, sont composées d’éléments du Nigéria, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Sénégal et de Gambie. Les troupes vont assister à la mise en place de la transition et des réformes de la sécurité et de la défense et de sécuriser la transition et le gouvernement intérimaire, mais aussi de prévenir un éventuel usage de la force qui porterait atteinte à l’intégrité territoriale du Mali.

Pour la résolution de la crise du Nord Mali, la CEDEAO privilégie pour l’heure le dialogue. 


jeudi 26 avril 2012

CEDEAO : Ouattara avertit les juntes du Mali et de Guinée Bissau

Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats  de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont adressé une sévère mise en garde aux juntes du Mali et de Guinée-Bissau, à l’ouverture,  ce jeudi 26 mars, à Abidjan, de leur sommet extraordinaire consacré aux crises  qui  déstabilisent   ces pays.

« Notre réaction ferme et l’engagement de nos alliés sont plus que vitaux pour que notre sous-région ne bascule dans le terrorisme et la criminalité transnationale », a alerté le président Alassane Ouattara dans son discours d’ouverture. Il a ajouté que le Mali est dans une dynamique de transition mais que l’autorité du pouvoir civil doit être renforcée et affirmée.

Le président de la Commission de la CEDEAO, Désiré Kadré Ouédraogo  a dénoncé, pour sa part, les velléités de comportement autocratique, des  éléments de la junte.

En ce qui concerne la Guinée-Bissau,  M. Ouattara a déclaré, que cette usurpation du pouvoir par la junte, après le coup d’Etat du 12 avril, ne saurait être tolérée plus longtemps. Les putschistes doivent se retirer et une transition doit rapidement être mise en place a-t-il souligné.

Des discussions en début de semaine à Bissau entre une mission ouest-africaine et la junte, ont échoué, sur la question de la libération des anciens dirigeants détenus par l’armée, et  le rétablissement  des institutions renversées.

La CEDEAO  envisage d’envoyer une force de stabilisation dans ce pays abonné aux coups d’Etat.

Une dizaine de présidents ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping et le ministre français de la Coopération prennent part au sommet.

.

Charles Taylor coupable

L’ancien président du Libéria, Charles Taylor, a été condamné par la justice internationale qui  se prononcera, le 30 mai sur la durée de son séjour carcéral.

Charles Taylor a été reconnu coupable d’avoir « aidé et encouragé » la commission de 11 crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Sierra Leone. Les chefs d’accusation portent notamment sur le meurtre, les violences sexuelles et l’enrôlement d’enfants-soldats. La guerre civile avait fait dans ce pays 120 000 morts entre 1991 et 2001.

L’ancien président du Libéria va purger au Royaume-Uni  sa peine.

La décision du juge du tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), Richard Lussick, est jugée historique. Elle fait de Charles Taylor, le premier ancien chef d’Etat  condamné par une juridiction internationale.

Charles Taylor avait été arrêté en 2006 au Nigéria. Il était accusé d’avoir créé et mis en œuvre une campagne de terreur en Sierra Leone dans le but d’exploiter ses diamants. L’ancien président avait soutenu les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF), en leur fournissant armes et munitions en échange de  diamants.

Son procès s’est ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011 à la Haye où il avait été délocalisé par le Conseil de sécurité des Nations unies pour des raisons de sécurité.

Mali : gouvernement d’union nationale


Le Premier ministre malien de transition Cheikh Modibo Diarra nommé le 17 avril dernier, a finalement formé son gouvernement, ce mercredi 25 avril 2012. Il compte 24 membres dont trois militaires proches  de la junte dirigée par le capitaine Sanogo, l’auteur  du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.

Les trois militaires gradés qui font partie du nouveau gouvernement occupent d’importants postes ministériels. Le colonel-major Yamoussa Camara détient le portefeuille de la Défense, le colonel Moussa Sinko Coulibaly celui de l’Administration territoriale (Intérieur) et le général Tiéfing Konaté, le ministère de la Protection civile.

M. Diarra affirme avoir formé un « gouvernement d’union nationale » dont la priorité sera de tenter de résoudre la crise dans le nord du Mali occupé par des rebelles touareg, des mouvements islamistes et divers groupes criminels.

L’Union africaine somme le Soudan et le Soudan du Sud de trouver un accord


Le Soudan et le Soudan du Sud sont sous la menace de l’Union africaine (UA) qui pourrait leur imposer ses propres règles s’ils ne reprennent pas leurs négociations d’ici deux semaines et ne trouvent pas un accord d’ici trois mois, déclare-t-on à Addis Abeba, siège de la Commission.

Le Soudan est accusé par son voisin du Sud d’avoir procédé, le 24 avril,  à des bombardements aériens sur la principale région pétrolifère du pays Salva Kur. Ces attaques, démenties par le Soudan, sont considérées par le président sud-soudanais comme une déclaration de guerre.

Dans le but de favoriser la recherche d’une solution à ce conflit, l’UA a produit une feuille de route en sept points qualifiée de contribution positive par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le texte demande l’arrêt des hostilités d’ici 48 heures ainsi que le retrait de toutes les troupes dans les régions en conflit.

Le Soudan du Sud a pris son indépendance en juillet 2011 sans que les désaccords sur le tracé de leur frontière commune, en particulier l’appartenance de régions pétrolifères ne soient résolus.

En mars dernier, l’UA avait mené, entre les deux pays, des négociations qui avaient échoué.