A 48 heures du second tour de l'élection
présidentielle du 25 mars, devant opposer le président sortant, Abdoulaye Wade
à son ancien Premier Ministre, Macky Sall, le débat se concentre
essentiellement sur la transparence du scrutin et l'insécurité qui risque de
compromettre son déroulement.
La question des fraudes est revenue à
l'ordre du jour. Les partisans de Macky Sall craignent la distribution des
nombreuses cartes non retirées par leurs propriétaires, entre les deux tours, à
des individus dont le vote serait favorable au candidat Abdoulaye Wade.
Ils invoquent également les intimidations dont
les responsables de l'Administration territoriale seraient l'objet de la part
du pouvoir, en cas de victoire de Macky Sall dans leurs circonscriptions.
En rejetant formellement de telles
accusations, les partisans d'Abdoulaye Wade, quant à eux tiennent à rassurer
les populations et l'opinion internationale sur le retrait, à 90% des cartes
d'électeurs, entre les deux tours, par leurs propriétaires et sur le fait que « les
Sénégalais, des deux bords, sont pour des élections libres, transparentes et
démocratiques ».
Les nombreux observateurs sénégalais, africains
et internationaux s'organisent, en tout cas, pour qu'il en soit ainsi et
que les résultats ne soient entachés d'aucune contestation majeure, comme au
premier tour qui s'est finalement déroulé dans un climat apaisé, après une
période pré-électorale, émaillée de violences verbales et physiques
déplorables, avec une quinzaine de morts et quelques centaines de blessés.
Cette seconde période pré-électorale de ces
derniers jours a également connu des tensions politiques, mais à un degré
moindre, avec, toutefois, la prédominance de « gourdins de Baye Fall »
(de la confrérie musulmane mouride), arborés par les fidèles du chef religieux
Cheikh Béthio Thioune, partisan déclaré d'Abdoulaye Wade, et qui prétend
disposer de millions d'électeurs.
La « psychose des gourdins »
aurait fait revenir la peur d'avant le premier tour et craindre de nouvelles
abstentions des partisans de Macky Sall qui, toutefois, compte sur la
détermination des troupes des douze candidats malheureux du premier tour, pour
contrer des agissements éventuels de ces adversaires et, aussi, sécuriser leurs
votes dans les multiples bureaux installés sur tout le territoire et à
l'étranger, tout en portant des yeux attentifs sur d'éventuels bureaux fictifs
installés par le pouvoir.
Mais l'espoir d'un climat apaisé et d'une
élection transparente demeure, si les forces de l'ordre accomplissent
correctement leurs tâches et que les responsables des deux coalitions en
présence parlent à leurs partisans, car, dit-on, « si on laisse les seules
populations agir, tout se passera bien, comme au premier tour ».
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