Photos à
l'appui, le chef de l'Etat a décrit le massacre de dizaines de soldats maliens,
qui n'avaient "plus de munitions", lors de la prise de cette
ville du nord-est par le MNLA le 24 janvier. "Lorsque le MNLA a quitté
les lieux, nous avons découvert une tragédie. Soixante-dix de nos jeunes
étaient alignés sur le sol. Les Noirs avaient les poignets ligotés dans le dos.
Ils ont été abattus par des balles tirées à bout portant dans la tête. Ceux qui
avaient la peau blanche, les Arabes et les Touareg, ont été égorgés et souvent
éventrés", a-t-il raconté. "C'est un crime de guerre. Je suis
étonné par le silence des organisations internationales sur ces atrocités. Que
dit la Cour pénale internationale ? Rien", a-t-il déploré. Mi-février,
de retour d'une mission au Mali, le ministre français de la coopération, Henri
de Raincourt, avait avancé un bilan de 82 morts et fait état de "méthodes
barbares et expéditives" dans l'exécution des victimes.
Le président
malien confirme également que "l'implication d'Al-Qaida au Maghreb
islamique (AQMI) est importante dans ce conflit, tout comme celle du groupe
islamiste touareg Ansar Dine d'Iyad Ag
Ghali", une des
grandes figures des rebellions touareg des années 1990, soupçonné d'avoir des liens
avec une aile d'AQMI dirigée par un de ses cousins.
Une
commission d'enquête spéciale malienne nommée par le président sur les attaques
menées du 18 au 24 janvier contre la ville d'Aguelhok atteste, dans un premier
rapport, de "la participation d'AQMI aux combats aux côtés du
MNLA". Selon des sources sécuritaires maliennes, le nombre de victimes
pourrait être de près
d'une centaine. Amadou Toumani Touré s'est à
nouveau dit ouvert à un "dialogue" avec les rebelles mais a
exclu d'"envisager une indépendance" de la région du nord-est,
comme ils le réclament.
Le ministre
mauritanien des affaires étrangères s'est rendu, mercredi, à Bamako pour démentir les informations
selon lesquelles Nouakchott appuie les séparatistes touareg du nord du Mali.
Hamadi Ould Hamadi a exprimé
le soutien de son pays au président Amadou Toumani Touré. Les deux voisins
entretiennent des relations tendues depuis plusieurs années, notamment parce
que la Mauritanie reproche au Mali de ne pas faire le
nécessaire face aux extrémistes d'AQMI actifs sur son territoire.
Après une
série d'offensives, les rebelles du MNLA sont arrivés à 135 km de Tombouctou,
chef-lieu de l'une des trois provinces qu'ils revendiquent et dont ils n'ont
jamais été aussi proches. Leurs offensives entamées il y a deux mois sur trois
fronts ont fait plus de 120 000 déplacés et aggravent la crise alimentaire qui
frappe la région.
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