mardi 20 mars 2012

Sénégal : La campagne électorale tourne à la violence


 A six jours de l'élection décisive du 25 mars 2012, devant départager le président sortant, Abdoulaye Wade, et son challenger, l'ancien Premier ministre, Macky Sall, au second tour de l'élection présidentielle, pour laquelle les militaires et paramilitaires se sont prononcés le week end dernier, à un pourcentage de l'ordre de 26% des 23000(soit une participation un peu plus élevée qu'au 1er tour), la violence prend un peu plus le pas sur l'exposition des programmes de campagne, déroulés ces derniers temps, par les deux camps.

Après une attaque du convoi de Macky Sall par des nervis des "Fal 2012"(Forces Alliées) de Wade, il y a une semaine, c'est au tour du chanteur Youssou Ndour de voir,  dimanche, son véhicule caillassé, dans la ville de Bambey (à une centaine de km de Dakar), après avoir demandé aux jeunes de la localité de voter Macky Sall, le 25 mars, et de "garder par devers eux le bulletin de Wade pour leur servir de ticket d'entrée lors du concert qu'il organisera pour fêter le départ de ce dernier".

Avant cela, depuis vendredi, c'est la caravane du mouvement citoyen des jeunes rappeurs de "Y'en a marre", favorables à Macky Sall, qui menait une campagne de sensibilisation contre la vente de cartes d'électeurs et l'achat des consciences, qui a été attaquée, à plusieurs reprises, au  cours de son périple dans le centre, l'est est le sud du Sénégal.

 Quant à Cheikh Béthio Thioune, de la confrérie musulmane mouride, qui a tendu la main à Youssou Ndour pour qu'il vienne le rejoindre dans son soutien à Wade, il menace "tous ceux qui chercheront à le trouver sur la place de l'Obélisque".

Il a tenu ces propos, samedi soir, lors d'un vaste déploiement de ses troupes sur cette place dont il dit qu'il n'acceptera plus qu'elle "soit un lieu de contestation", comme c'est le cas depuis ces dernières armées.

Sur la psychose installée par les gourdins affichés de manière ostentatoire par ses disciples depuis l'annonce de son appui à  Wade, Cheikh Béthio qui, en quelque sorte, légitime ce port d'arme, affirme que ces porteurs de gourdins "ne sont pas animés par la violence", mais il ajoute que "celui qui s'y frotte s'y pique".

Dans les jours à venir, des affrontements sont à craindre en plusieurs lieux du territoire, en particulier, dans la ville de Thiès (70 km de Dakar) -dont le Maire est l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, l'un des douze candidats malheureux du premier tour qui ont apporté leur soutien à Macky Sall- où sont attendus, mercredi, les deux candidats. Ce télescopage donne lieu déjà à des menaces proférées par les partisans de chacun des deux candidats. A ce propos,  le leader des jeunes du parti de Macky Sall, Abdou Mbow, de faire remarquer qu'au stade de la compétition, les "FAL2012 n'ont plus aucune ressource que de verser dans la violence et l'intimidation, les achats de conscience et la recherche effrénée de n'diguël" (consigne de vote).

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