BAMAKO
- Un mouvement islamiste armé dénommé Ançar Dine, créé par une figure des
rébellions touareg des années 1990 au Mali, Iyad Ag Ghaly qui combat
aujourd'hui auprès d'une nouvelle rébellion touareg dans le nord du Mali, a
appelé à l'application de la charia (loi islamique) dans ce pays.
C'est
une obligation pour nous de nous battre pour l'application de la charia au
Mali, dit un responsable du mouvement identifié comme étant Cheikh Ag Aoussa,
bras droit de Iyad Ag Ghaly, dans une vidéo d'un peu moins de treize minutes
adressée mardi à l'AFP.
Dans
ce film, Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement, apparaît de blanc vêtu passant en
revue des combattants et dirigeant une prière, mais ne s'exprime pas.
Ag
Ghaly, une des grandes figures des rebellions touareg des années 90, est
soupçonné d'avoir des liens avec une aile d'Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi) dirigée par un de ses cousins touareg, Hamada Ag Hama, plus connu sous
le nom d'Abdelkrim Taleb.
Nous
sommes le groupe Ançar Dine (Défenseur de l'islam, en arabe), nous combattons
sous le commandement du Cheikh Iyad Ag Ghaly, nous nous considérons comme une
partie de la société malienne musulmane, y déclare en tamashek (langue des
Touareg) son bras droit Ag Aoussa, dont les propos ont été traduits en français
pour l'AFP.
Le
gouvernement malien a renforcé militairement nos zones, et nous avons décidé de
nous défendre, ajoute-t-il dans cette vidéo non datée.
Il
y revendique la prise du camp militaire de la ville d'Aguelhok (nord-est), dont
on voit des images dans la vidéo, attaquée à plusieurs reprises en janvier,
laissant supposer que la vidéo a été tournée à cette période.
La
prise de ce camp avait été revendiquée par les rebelles touareg du Mouvement
national pour la libération de l'Azawad (MNLA).
Plusieurs
sources ont affirmé que des islamistes armés avaient combattu aux côtés du MNLA
contre l'armée malienne, dont plusieurs dizaines de soldats avaient été
sommairement exécutés selon des méthodes généralement utilisées par Aqmi.
Sur
la même vidéo, on aperçoit plusieurs militaires, très probablement de l'armée
malienne, tués au combat, ainsi que quelques dizaines d'autres faits
prisonniers par les islamistes armés.
L'un
d'eux affirme être le caporal Hassan de l'armée malienne, numéro matricule
16402 de la 7e compagnie de Gao, ville du Nord-Est. Nous sommes trente
prisonniers: deux Touareg, quatre Arabes, les autres du sud (du Mali). Nous
sommes aux mains d'Ançar Dine après des combats à Aguelhok, dit-il.
Les
images montrent également des combattants de ce mouvement islamiste tirer à
l'arme lourde sur un camp militaire malien dont ils ont pris le contrôle. Ce
camp ressemble à celui de la localité de Aguelhok, visité en 2011 par un
journaliste de l'AFP.
A
l'intérieur du camp, la caméra filme un petit magasin rempli de munitions,
ainsi qu'un camion et un char en flammes.
Le
Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de membres du MNLA et
d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils
avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Plusieurs localités et
positions de l'armée dans sa partie Nord ont été visées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire