Le
sixième forum mondial de l’eau, intitulé « temps des solutions », qui se tient
à Marseille du 12 au 17 mars 2012, réunit près de 20 000 participants de 140
pays différents (institutions, entreprises, associations, élus locaux). « Les
défis sont immenses et les faits tenaces », a lancé le Premier ministre
français, François Fillon, dans son discours d’ouverture lundi. Il a exhorté la
communauté internationale à « réfléchir aux moyens de rendre cet accès
universel en 2030 », à « se mobiliser pour y remédier », qualifiant la
situation « d’inacceptable ».
Environ
40% de la population d’Afrique subsaharienne n’a pas accès à l’eau potable.
C’est le continent où l’accès à une eau de qualité est le plus limité, selon le
4e rapport de l’Onu sur l’eau, pourtant, à l’exception des zones arides et
semi-arides, l’Afrique compte dix-sept grands fleuves et une centaine de grands
lacs, auxquels s’ajoutent de considérables nappes phréatiques.
Compte
tenu de l’accroissement des besoins multiples et surtout de la forte croissance
de la population mondiale, l’eau est plus que jamais devenue un enjeu majeur
dans les sociétés. D’une part, les pays occidentaux satisfont leurs besoins au
prix d’investissements financiers lourds permettant d’accéder, de distribuer et
de traiter l’eau douce. D’autre part, les pays du Sud sont confrontés à
d’énormes difficultés, dont l’ampleur est tributaire des aspects physiques,
démographiques, économiques et politiques.
L’Afrique
reste confrontée à un immense « stress hydrique », s’expliquant par une forte
pénurie d’eau qui pèse sur une partie importante des populations. Au sud du
Sahara, environ 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable (plus
du tiers de la population du continent) et un habitant sur deux souffre de
maladies conséquentes de la pénurie ou de la mauvaise qualité de l’eau.
L’inégale
répartition géographique de l’or bleu reste un point majeur des ressources en
eau sur le continent. La réduction des territoires endoréiques, notamment plus
de la moitié des zones semi-arides et arides, sont caractérisées par
l’importance de ces territoires où l’écoulement des eaux n’atteint pas la mer
et se perd dans des dépressions fermées. L’irrégularité et la diminution des
précipitations depuis les années 70 n’ont fait qu’aggraver la question de
besoins en eau. En Afrique australe et en Afrique orientale, les populations
alternent ainsi depuis les deux dernières décennies entre sécheresses et
inondations.
Par
ailleurs la fragilisation des écosystèmes, à travers une forte intensification
des activités agricoles, une intensification de la déforestation, un
développement des activités industrielles et une urbanisation massive, ont
contribué au risque de manque d’eau dans plusieurs parties du continent.
En
Afrique subsaharienne, l’exploitation et la maîtrise de l’eau, tant en milieu
rural qu’urbain, sont devenues des questions stratégiques au regard de
l’accroissement démographique, de la diversification des activités économiques
et de la dégradation actuelle de l’environnement. L’eau fait donc à la fois
l’objet de nombreuses convoitises et tensions entres les Etats et aussi au sein
des milieux urbains et ruraux.
La
réalisation d’une vraie gestion durable de l’eau repose dans le développement
d’une approche de partage équitable et d’économie de l’eau en prenant en compte
la diversité des intérêts des acteurs concernés. L’enjeu réside dans la
capacité à mettre en œuvre des dispositifs qui parviennent à concilier un objectif
d’égal accès de tous.
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