PRETORIA - L'Afrique du Sud a présenté ses excuses jeudi et dévoilé de nouvelles règles d'immigration, après un incident diplomatique avec le Nigeria, 125 passagers nigérians ayant été contraints de réembarquer vers leur pays faute de certificats de vaccination en règle contre la fièvre jaune.
"Nous présentons nos excuses pour cet incident malheureux dont nous espérons qu'il n'affectera pas nos relations bilatérales", a déclaré le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères Ebrahim Ebrahim, lors d'un point de presse à Pretoria.
"Nous avons instauré des mécanismes pour assurer que cela ne se reproduise plus, et nous considérons que l'affaire est close", a-t-il ajouté.
Nous sommes en contact avec l'ambassade du Nigeria pour nous assurer qu'il n'y ait plus de problèmes, et que tous les problèmes liés aux certificats de vaccination soient résolus avant la délivrance d'un visa, a-t-il ajouté.
L'incident s'est produit vendredi à l'aéroport de Johannesburg. La compagnie nigériane Arik Air a dû réembarquer 125 voyageurs nigérians au motif que leurs certificats de vaccination semblaient faux.
En représailles, le Nigeria a refoulé 131 passagers sud-africains, accusé l'Afrique du Sud de xénophobie et Arik Air a brièvement suspendu ses vols sur Johannesburg.
Le pays, qui est en concurrence avec l'Afrique du Sud pour un éventuel siège africain au Conseil de sécurité des Nations unies, fait savoir qu'il est épargné par la fièvre jaune.
"Nous comprenons la réaction des autorités nigérianes", a noté M. Ibrahim
Nous avons estimé qu'il était non-africain d'avoir expulsé bien plus de 125 Nigérians en deux jours. (...) Nos agents de l'immigration ont expulsé un total de 131 Sud-Africains en quatre jours. Je ne vais pas vous dire que c'est pour cette raison que le gouvernement sud-africain a présenté des excuses: peut-être qu'ils ont découvert que la procédure n'était pas la bonne, a déclaré se son côté le ministre des Affaires étrangères nigérian Olugbenga Ashiru.
Par la suite, nous allons rapidement nous assurer qu'un mécanisme a été mis en place pour veiller à ce que la solution soit durable, car nous ne voulons pas que cela se produise à nouveau, a-t-il ajouté.
Les deux gouvernements ont, dans la foulée, publié un communiqué commun dans lequel ils s'engagent à renforcer leurs relations bilatérales.
Parmi les nouvelles mesures présentées par les Sud-Africains, il est prévu de réouvrir la clinique de l'aéroport de Johannesburg afin de permettre aux voyageurs de se faire vacciner contre la fièvre jaune à leur arrivée, et d'imposer que le ministère des Affaires étrangères ait son mot à dire avant tout rapatriement massif de passagers.
L'Afrique du Sud, première puissance économique du continent, a une mauvaise réputation en matière de traitement des étrangers, qui ne s'est pas arrangée après des pogroms contre des immigrants qui ont fait 62 morts en 2008.
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