mardi 13 mars 2012

Mauritanie : une ONG dénonce des cas d'esclavage dans le pays




Nouakchott - Le président de SOS Esclaves, une ONG de défense des droits humains, Boubacar Ould Messaoud, a vivement dénoncé, au cours d'une conférence de presse, dimanche à Nouakchott, une série de cas d’esclavage en Mauritanie, portant généralement sur des enfants mineurs et l’impunité dont jouissent les présumés auteurs.

Citant un exemple parmi ces cas, le responsable de l’ONG parle de « deux sœurs esclaves et orphelines: Selma Mint M’Bareck, 14 ans et Maimouna Mint M’Bareck, 10 ans, de petites esclaves de surcroît mineures, louées à un individu du nom de Cheikh Ahmed Ould Essyam, sauvagement battues et subissant toutes sortes de tortures, dont le maître vient régulièrement percevoir le prix des durs efforts à la fin de chaque mois ».

Ces enfants « ont fui l’enfer intenable de l’esclavage » et SOS Esclaves les a recueillies et présentées au cours de la rencontre avec la presse.

« Les deux filles ont deux frères de 8 et 6 ans, une tante et deux enfants qui sont toujours soumis à la même pratique de location d’être humains à des fins de pratiques esclavagistes », rapporte l’ONG.
Ces faits dénoncés par l’ONG se seraient déroulés dans la région de Nema située à 1200 kilomètres à l’Est de Nouakchott, aux confins de la frontière entre la Mauritanie et le Mali.
Après la découverte des cas évoqués, l’ONG indique avoir saisi le Premier ministre mauritanien. « Sur intervention de cette autorité, le Programme pour l’éradication des séquelles de l’esclavage (PESE) vient d’allouer une subvention aux filles pour couvrir leurs besoins », a indiqué M. Messaoud, qui a dénoncé par la même occasion le fait que « les présumés auteurs de ces pratiques bénéficient d’une impunité totale ».
SOS Esclaves évoque également plusieurs autres cas d’esclavages relevés au cours des derniers mois et restés impunis, notamment à Nouadhibou (465 kilomètres au nord de Nouakchott).
L’ONG appelle à « la poursuite de la lutte contre l’esclavage en Mauritanie » et demande aux autorités de s’acquitter de leur devoir vis-à-vis des victimes.
Boubacar Ould Messaoud relève cependant  « quelques avancées » notamment à travers l’adoption d’une loi criminalisant l’esclavage en 2007, et la condamnation récente d’un individu pour pratique de l’esclavage mais déplore l'insuffisance de ces instruments.
Le rapporteur des Nations unies sur les formes modernes de l’esclavage a récemment effectué une mission de plusieurs mois en Mauritanie, sans se prononcer sur le sujet.




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