Nouakchott
- Le président de SOS Esclaves, une ONG de défense des droits humains, Boubacar
Ould Messaoud, a vivement dénoncé, au cours d'une conférence de presse,
dimanche à Nouakchott, une série de cas d’esclavage en Mauritanie, portant
généralement sur des enfants mineurs et l’impunité dont jouissent les présumés
auteurs.
Citant un
exemple parmi ces cas, le responsable de l’ONG parle de « deux sœurs esclaves et orphelines: Selma
Mint M’Bareck, 14 ans et Maimouna Mint M’Bareck, 10 ans, de petites esclaves de
surcroît mineures, louées à un individu du nom de Cheikh Ahmed Ould Essyam,
sauvagement battues et subissant toutes sortes de tortures, dont le maître
vient régulièrement percevoir le prix des durs efforts à la fin de chaque mois ».
Ces
enfants « ont fui l’enfer intenable
de l’esclavage » et SOS Esclaves les a recueillies et présentées au
cours de la rencontre avec la presse.
« Les
deux filles ont deux frères de 8 et 6 ans, une tante et deux enfants qui sont
toujours soumis à la même pratique de location d’être humains à des fins de
pratiques esclavagistes », rapporte l’ONG.
Ces faits
dénoncés par l’ONG se seraient déroulés dans la région de Nema située à 1200
kilomètres à l’Est de Nouakchott, aux confins de la frontière entre la
Mauritanie et le Mali.
Après la
découverte des cas évoqués, l’ONG indique avoir saisi le Premier ministre
mauritanien. « Sur intervention de
cette autorité, le Programme pour l’éradication des séquelles de l’esclavage
(PESE) vient d’allouer une subvention aux filles pour couvrir leurs besoins »,
a indiqué M. Messaoud, qui a dénoncé par la même occasion le fait que « les présumés auteurs de ces pratiques bénéficient
d’une impunité totale ».
SOS
Esclaves évoque également plusieurs autres cas d’esclavages relevés au cours
des derniers mois et restés impunis, notamment à Nouadhibou (465 kilomètres au
nord de Nouakchott).
L’ONG
appelle à « la poursuite de la lutte
contre l’esclavage en Mauritanie » et demande aux autorités de
s’acquitter de leur devoir vis-à-vis des victimes.
Boubacar
Ould Messaoud relève cependant « quelques avancées » notamment à
travers l’adoption d’une loi criminalisant l’esclavage en 2007, et la
condamnation récente d’un individu pour pratique de l’esclavage mais déplore
l'insuffisance de ces instruments.
Le
rapporteur des Nations unies sur les formes modernes de l’esclavage a récemment
effectué une mission de plusieurs mois en Mauritanie, sans se prononcer sur le
sujet.
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